lundi 24 septembre 2007

Grande-Bretagne: la maladie de la langue bleue frappe à son tour après la fièvre aphteuse


LONDRES (AFP) — Les éleveurs britanniques, aux prises depuis plusieurs semaines avec la fièvre aphteuse, considéraient dimanche une nouvelle menace représentée par la maladie de la langue bleue, qui vient affecter pour la première fois la Grande-Bretagne.

Le ministère britannique de l'Environnement, de l'Alimentation et des Affaires rurales (Defra) a annoncé samedi soir le premier cas jamais détecté dans le pays de la maladie de la langue bleue, sur une vache d'une ferme proche d'Ipswich, dans le Suffolk (est).

La vache a été abattue, les autres animaux ont été testés pour savoir s'ils ont été infectés et l'accès à la ferme a été interdit au public. Mais aucune restriction au mouvement des animaux n'a été imposée, les autorités souhaitant, avant de prendre cette décision, tester les moucherons des environs pour voir s'ils sont porteurs de la maladie.

Peter Kendall, le président du National Union Farmers (NFU), le principal syndicat agricole, a déclaré à la BBC télévision que la maladie de la langue bleue "n'est définitivement pas aussi sérieuse que la fièvre aphteuse mais reste une grosse inquiétude pour nous".

La Grande-Bretagne est déjà confrontée à la fièvre aphteuse, depuis le 3 août et le premier cas déclaré dans un élevage du Surrey (sud-est).

Un sixième cas de fièvre aphteuse depuis août a été confirmé samedi par le Defra.

Ces six cas sont pour l'instant confinés au comté du Surrey, ce qui a momentanément apaisé les craintes d'une résurgence de l'épizootie qui avait dévasté le secteur agricole britannique en 2001.

La maladie de la langue bleue ne présente aucun risque de transmission à l'être humain, mais certaines souches peuvent être particulièrement virulentes pour les animaux, a indiqué Fred Landeg, le chef adjoint des services vétérinaires.

"Dans certains cas, cela peut être très sérieux pour les moutons et causer une forte mortalité, parfois de l'ordre de 70%", a-t-il expliqué.

La fièvre catarrhale du mouton, plus communément appelée maladie de la langue bleue, est une infection virale transmise par les culicoïdes, une espèce de moucherons piqueurs.

Elle se traduit par de fortes fièvres, un gonflement de la tête de l'animal et le bleuissement de sa langue, et peut également se transmettre aux bovins et caprins, sans qu'ils n'en tombent automatiquement malades.

Depuis un an, le bétail aux Pays-Bas, en Allemagne, en Belgique et dans le nord de la France est touché par cette infection, auparavant propre aux pays du pourtour méditerranéen.

Les autorités sanitaires britanniques avaient déjà envisagé la possibilité que des moucherons infectés traversent la Manche et préparé un plan pour contrecarrer toute propagation de la maladie, a souligné M. Landeg.

Le Premier ministre Gordon Brown a été informé des derniers développements, après son arrivée à Bournemouth (sud) pour la conférence annuelle du Parti travailliste.

M. Brown avait convoqué samedi matin le comité Cobra, la cellule de crise du gouvernement, pour une réunion sur la fièvre aphteuse.

Quelque 1.800 bêtes ont été abattues depuis la réapparition de la maladie près du village de Normandy dans le Surrey début août.

Les nouveaux foyers de contamination sont apparus au moment où l'élevage britannique se relève à peine des lourdes pertes infligées lors de l'épizootie de 2001 (environ huit milliards de livres, soit 11,7 milliards d'euros, et 6,5 à 10 millions d'animaux abattus).

L'Union européenne a par ailleurs rétabli son embargo sur la viande britannique, un coup dur alors que les exportations représentent un marché d'un demi-milliard de livres (730 millions d'euros) et qu'elles se font principalement vers l'UE.

Aucun commentaire: