mardi 2 octobre 2007

Les propriétaires de chiens dangereux devront obtenir un permis d'"aptitude"

Le projet de loi ne vise pas seulement les molosses. Les chiens ayant provoqué des morsures devront être signalés.

À LA SUITE de l'émotion suscitée par la mort d'Amandine, la fillette de 10 ans déchiquetée par deux dogues allemands dans sa maison de l'Oise le 22 septembre, le ministère de l'Intérieur a affiché sa volonté d'agir rapidement. En conséquence, un projet de loi sur les chiens dangereux, dévoilé hier par Le Parisien, a été envoyé au Conseil d'État vendredi. L'urgence se fait d'autant plus sentir que les accidents et morsures graves semblent se multiplier ces dernières semaines. Effet de loupe ou succession de malchance ?
Hier encore, dans la Marne, une adolescente de 14 ans a été blessée à la main et au bras par deux molosses : un dogue argentin et un american staffordshire.
Le nouveau texte, qui renforce les lois de 1999 et de 2007 sur les chiens dangereux, pourrait être présenté au Conseil des ministres le 10 octobre pour un examen au Sénat le 25 octobre. Grande nouveauté, le texte prévoit un signalement en mairie des morsures de tous les types de chien, du yorkshire au pitbull. Les quelque 8,4 millions de « toutous » sont donc concernés et non plus seulement les 80 000 chiens de défense et 7 000 chiens d'attaques que compte la France.
Les blessures pourront être signalées par le vétérinaire, le médecin ou le propriétaire. Cette déclaration serait suivie d'une étude comportementale pour le chien et d'une attestation d'aptitude pour le maître. Une mesure en réponse aux dégâts causés par des chiens qui ne sont pas classés dans la catégorie « dangereux » mais sont responsables d'accidents parfois mortels. Les maîtres de chiens ayant infligé des blessures légères ou au sein de la sphère familiale, effectueront-ils cette démarche ? On peut en douter. En outre, une visite chez le vétérinaire devient obligatoire dès l'acquisition d'un chien. Quant aux propriétaires qui enfreignent la loi, ils devraient bientôt écoper de peines plus lourdes, soit une contravention de 5e classe.
Chiens d'attaque interdits
Comme prévu, le texte renforce aussi les obligations des propriétaires de chiens de catégorie 1 (chiens d'attaque comme les pitbulls) et de catégorie 2 (chiens de garde ou de défense comme les rottweillers). Ces derniers devront en effet passer un permis d'aptitude afin d'évaluer leur capacité à maîtriser et à s'occuper de leur animal. Les modalités de ce « permis pour chien » restent à déterminer. La présidente de la Société protectrice des animaux (SPA), Caroline Lanty, interlocutrice du ministère, s'interroge : « Qui va délivrer cette formation ? Comment feront tous les gens ayant des revenus modestes et les SDF possédant des chiens pour payer ce permis ? »
Ces chiens devront en outre se rendre tous les ans chez le vétérinaire pour un examen comportemental et leur production par croisement devient illégale. Quant aux chiens d'attaque, ils sont désormais interdits, à l'exception de ceux nés avant 1999 ou détenus de « bonne foi ». Les autres pourront être saisis et euthanasiés. Un scandale pour la présidente de la SPA : « Les vétérinaires s'opposent à les dénoncer et à les euthanasier, prévient-elle. De plus, la petite fille récemment dévorée a été attaquée par des dogues allemands qui ne figurent pas dans les catégories 1 ou 2. Il faut repenser la définition des chiens dangereux. »

lundi 1 octobre 2007

Comment réagir en cas de morsures de chien ?


Les blessures causées par les chiens sont relayées depuis quelque temps dans les faits divers, avec parfois des issues malheureusement tragiques.

Les morsures représentent 3 à 4% des accidents domestiques, et les jeunes enfants en sont les principales victimes.

En France, chaque année, on recense 400.000 morsures de chiens, d'après les chiffres du guide Vidal de la santé. Voici quelques conseils pour bien réagir à la morsure d'un chien, même très superficielle.

Tout dépend de la gravité
La réaction à une morsure de chien dépend d'abord de sa gravité. D'après le Dr. Pierre Lévy, interrogé par Relaxnews, "si la morsure est très profonde, ou touche une zone artérielle par exemple, il faut bien évidemment appeler les urgences". En cas de morsure plus superficielle, il n'est pas nécessaire de prévenir l'hôpital, même s'il s'agit d'un enfant.

Bien désinfecter la plaie
Lorsqu'une personne est mordue par un chien, il faut désinfecter sa plaie très rapidement avec un antiseptique. Selon Pierre Lévy, "les morsures de chien s'infectent moins que les morsures de chat", il n'y a donc pas trop d'inquiétude à avoir. "La mise sous antibiotique n'est pas obligatoire", précise le praticien.

La priorité : s'assurer que le chien n'a pas la rage
"La priorité après une morsure est de savoir si le chien est connu ou pas", indique le Dr. Pierre Lévy. S'il s'agit de son propre chien et qu'il est vacciné contre la rage, il n'y a aucun problème. En revanche, si le chien n'est pas connu, "son maître doit lui faire passer deux examens, à quinze jours d'intervalle, chez un vétérinaire, pour vérifier qu'il ne présente aucun signe de rage". Celui-ci lui remet alors un certificat obligatoire, qui démontre qu'il ne présente pas de danger.

Si on ne retrouve pas le propriétaire, Pierre Lévy conseille de se rapprocher d'un centre antirabique, comme l'Institut Pasteur, ou un hôpital.

Le chien est roi


Ils mangent des croquettes bio aux oméga-3, se font toiletter une fois par mois aux lotions hydratantes apaisantes et visitent le toubib deux fois l’an. Vive la vie de chien! De simple animal de compagnie, Fido est aujourd’hui devenu un membre à part entière de la famille et souvent le maître du foyer. Exploration autour d’un phénomène nommé «chien-roi».

Diva, une Schnauzer de 4 ans, est incontestablement la reine des lieux. Elle partage le lit de ses propriétaires et aime regarder avec eux la télé étalée de tout son long sur le divan du salon.

«Lorsqu’on se rend chez des amis on l’amène et ce, même si c’est à l’extérieur de la ville. Diva nous suit partout et elle a droit au sofa et au lit. C’est le bébé de la famille et ses mamies lui tricotent des petits manteaux», confesse sa propriétaire de Cantley, Dominique Collin.

L’époque où les chiens passaient leur journée dehors, beau temps, mauvais temps, été comme hiver, est révolue. Maintenant tout pitou qui se respecte ne sort plus sans son pull en laine, son chapeau et ses bottillons.

Mickey, un Puddle de 4 ans adore la pizza et aussi le tapis, au point où son maître, Jean Houle, a fait poser de la moquette chez lui. «Mon chien a grandi sur du tapis, alors quand j’ai déménagé, je n’ai eu autre choix que de poser du tapis, car Mickey n’aime pas le plancher, il glisse et perd l’équilibre.»

Pour plusieurs, le compagnon à quatre pattes représente le bébé de la famille. Et ils sont nombreux à s’émouvoir devant les balbutiements de leur petit trésor. C’est le principe des rôles inversés, jusqu’au jour où les caprices de leur rejetons deviennent insupportables.

Pour reprendre la laisse en main, plusieurs propriétaires appellent en renfort des dresseurs à domicile dont le mandat est de remettre pitou au pas.

«Certains propriétaires gâtent trop l’animal lorsqu’il est encore un chiot, mais une fois qu’il vieillit, il conserve son tempérament capricieux. Ce sont donc les rôles inversés entre le maître et son chien qui s’installent. Environ 90 % du temps le principe de hiérarchie est peu ou pas établi chez mes clients», constate Luc St-Yves, un dresseur à domicile de la région d’Ottawa.

Plusieurs fois par semaine, M. St-Yves se rend chez les propriétaires d’animaux désemparés qui font appel à ses services pour remettre leur animal sur le droit chemin.

Selon l’éducateur, mieux vaut tard que jamais. «Une fois, j’ai dressé un vieux Berger anglais âgé de 8 ans qui aboyait tout le temps. Je lui ai montré à contrôler cette manifestation et à la sortir au moment où il avait le droit. Le jappement est un sentiment que l’animal a besoin d’exprimer comme les humains ont besoin de parler.»

M. St-Yves raconte aussi avoir évité l’euthanasie à une femelle Berger allemand d’un an et demi dont voulait se défaire une famille pour des raisons d’agressivité.

«Je les ai convaincus de me la laisser pour corriger son agressivité et lui apprendre à contrôler sa peur. Résultat : peu de temps après, j’ai trouvé un foyer d’accueil à l’animal dont le tempérament convenait maintenant.»

Le dressage à la dure est dépassé selon M. St-Yves. Mieux vaut d’abord comprendre la psychologie canine avant de lever la main sur son chien.

«Lorsqu’on inflige une douleur au chien, le message n’est pas clair pour lui et si le chien comprend, c’est qu’il est suffisamment intelligent pour ne pas avoir besoin d’un coup de pied. Le risque est d’engendrer peur et agressivité chez le chien et une soumission extrême aux humains.»