lundi 1 octobre 2007

Le chien est roi


Ils mangent des croquettes bio aux oméga-3, se font toiletter une fois par mois aux lotions hydratantes apaisantes et visitent le toubib deux fois l’an. Vive la vie de chien! De simple animal de compagnie, Fido est aujourd’hui devenu un membre à part entière de la famille et souvent le maître du foyer. Exploration autour d’un phénomène nommé «chien-roi».

Diva, une Schnauzer de 4 ans, est incontestablement la reine des lieux. Elle partage le lit de ses propriétaires et aime regarder avec eux la télé étalée de tout son long sur le divan du salon.

«Lorsqu’on se rend chez des amis on l’amène et ce, même si c’est à l’extérieur de la ville. Diva nous suit partout et elle a droit au sofa et au lit. C’est le bébé de la famille et ses mamies lui tricotent des petits manteaux», confesse sa propriétaire de Cantley, Dominique Collin.

L’époque où les chiens passaient leur journée dehors, beau temps, mauvais temps, été comme hiver, est révolue. Maintenant tout pitou qui se respecte ne sort plus sans son pull en laine, son chapeau et ses bottillons.

Mickey, un Puddle de 4 ans adore la pizza et aussi le tapis, au point où son maître, Jean Houle, a fait poser de la moquette chez lui. «Mon chien a grandi sur du tapis, alors quand j’ai déménagé, je n’ai eu autre choix que de poser du tapis, car Mickey n’aime pas le plancher, il glisse et perd l’équilibre.»

Pour plusieurs, le compagnon à quatre pattes représente le bébé de la famille. Et ils sont nombreux à s’émouvoir devant les balbutiements de leur petit trésor. C’est le principe des rôles inversés, jusqu’au jour où les caprices de leur rejetons deviennent insupportables.

Pour reprendre la laisse en main, plusieurs propriétaires appellent en renfort des dresseurs à domicile dont le mandat est de remettre pitou au pas.

«Certains propriétaires gâtent trop l’animal lorsqu’il est encore un chiot, mais une fois qu’il vieillit, il conserve son tempérament capricieux. Ce sont donc les rôles inversés entre le maître et son chien qui s’installent. Environ 90 % du temps le principe de hiérarchie est peu ou pas établi chez mes clients», constate Luc St-Yves, un dresseur à domicile de la région d’Ottawa.

Plusieurs fois par semaine, M. St-Yves se rend chez les propriétaires d’animaux désemparés qui font appel à ses services pour remettre leur animal sur le droit chemin.

Selon l’éducateur, mieux vaut tard que jamais. «Une fois, j’ai dressé un vieux Berger anglais âgé de 8 ans qui aboyait tout le temps. Je lui ai montré à contrôler cette manifestation et à la sortir au moment où il avait le droit. Le jappement est un sentiment que l’animal a besoin d’exprimer comme les humains ont besoin de parler.»

M. St-Yves raconte aussi avoir évité l’euthanasie à une femelle Berger allemand d’un an et demi dont voulait se défaire une famille pour des raisons d’agressivité.

«Je les ai convaincus de me la laisser pour corriger son agressivité et lui apprendre à contrôler sa peur. Résultat : peu de temps après, j’ai trouvé un foyer d’accueil à l’animal dont le tempérament convenait maintenant.»

Le dressage à la dure est dépassé selon M. St-Yves. Mieux vaut d’abord comprendre la psychologie canine avant de lever la main sur son chien.

«Lorsqu’on inflige une douleur au chien, le message n’est pas clair pour lui et si le chien comprend, c’est qu’il est suffisamment intelligent pour ne pas avoir besoin d’un coup de pied. Le risque est d’engendrer peur et agressivité chez le chien et une soumission extrême aux humains.»

Aucun commentaire: